WAKE – L’histoire cachée des femmes meneuses de révoltes d’esclaves
Wake est un récit graphique exceptionnel, tant sur le fond que sur la forme, et il a été largement salué comme tel par de nombreuses personnalités lors de sa sortie aux États-Unis !
Wake mêle habilement la vie de l’autrice – ses interrogations et son cheminement – à un pan étrangement délaissé de la grande histoire : la place des femmes dans les révoltes d’esclaves.
« Le récit captivant de l’action prépondérante des femmes noires dans les révoltes d’esclaves en même temps que la spectaculaire trajectoire du travail de recherche engagé qui en a permis la découverte. » Angela Davis
« Cet ouvrage m’a émue aux larmes et a suscité en moi reconnaissance, colère, gratitude et solidarité. » Donna Haraway
Rebecca Hall, avocate, historienne et militante, a transformé sa quête personnelle en mission : « J’ai toujours su qu’il fallait se battre pour la justice » écrit-elle. « La doctrine juridique nous enseigne clairement ce que devrait être la justice mais le monde ne m’a jamais montré qu’une justice dévoyée. Partout le racisme et le sexisme gangrénaient la possibilité même de justice. Par exemple, je voyais mes plaignantes noires recevoir en dommages et intérêts la moitié des indemnités versées à mes plaignantes blanches, pour le même type d’affaires. » (p.19) Elle explique comment sa frustration lui a servi de moteur : si en tant qu’avocate, elle pouvait gagner des affaires pour ses clientes, elle ressentait « le besoin de sonder les dessous du « système judiciaire » pour atteindre la racine de ce qui gangrenait le monde. » (p.21).
Elle entame alors une thèse de doctorat en histoire. « Mes recherches portaient sur l’histoire de la race et du genre en Amérique. Et une évidence m’est apparue : pour comprendre l’expérience des femmes noires aujourd’hui, il me fallait étudier l’esclavage. Aussitôt j’ai voulu explorer les effacements, les non-dits, les vides de la documentation. Quelque chose me poussait à exhumer les histoires de ces autres femmes noires qui avaient combattu pour la justice. Toutes. ces femmes guerrières qui avaient combattu pour échapper à l’esclavage. J’ai décidé d’écrire une thèse sur les femmes qui ont mené des révoltes d’esclaves, et cette recherche m’a ramenée à New York, m’éloignant un temps de ma compagne et de notre fils. »(p.21)
Rebecca Hall
De ses recherches – dans les archives de New-York et de Londres, entre autres – une évidence s’impose et confirme ses intuitions : des femmes ont bien été actrices et à l’initiative de révoltes d’esclaves… mais l’histoire les a effacées. Pour leur restituer leur place, Rebecca Hall utilise toutes ses connaissances d’historienne et entreprend de formidables reconstitutions, « avec un recours mesuré à l’imagination » pour être aussi fidèle que possible à leur histoire. Son expérience personnelle, les faits historiques et les vies en partie reconstituées de ces femmes esclaves s’imbriquent savamment pour nous aider à comprendre les traces laissées par ce passé dans notre monde actuel.
Les illustrations d’Hugo Martinez – d’une créativité ébouriffante ! – jouent magistralement avec l’art de la perspective et offrent à ce récit une puissance percutante.
Présentation (en anglais) et illustrations
Présentation par la maison d’édition
Petite-fille d’esclaves, hantée par le passé de ses ancêtres et le poids de l’esclavage, Rebecca Hall dévoile la trajectoire oubliée des femmes noires qui ont pris la tête de révoltes à bord des bateaux négriers, mais également sur le territoire américain, au XVIIIe siècle, et dont les combats ont été systématiquement relégués à l’arrière plan dans l’enseignement historique. En complément d’un travail de recherche approfondi au sein de différentes archives, aux États-Unis et au Royaume-Uni, Rebecca Hall a décidé de développer son investigation en allant elle-même enquêter sur le terrain. Elle s’est ainsi plongée dans l’étude d’anciens dossiers judiciaires, de journaux de bord de capitaines de navires négriers ou encore de correspondances quasiment en lambeaux. Elle a même exhumé des preuves médico-légales provenant des ossements de femmes esclaves du « cimetière africain » découvert à Manhattan. Entre ces récits est intercalée la propre trajectoire de Rebecca Hall, celle d’une vie vécue dans le sillage de l’esclavage, les conséquences que cela a eu sur sa propre existence et les difficultés qu’elle rencontre pour enquêter sur le sujet. Illustrée de manière puissante, Wake explore un héritage à la fois intime et universel et souligne à quel point le passé, bien que lointain, ne cesse d’influencer les générations suivantes, jusqu’à aujourd’hui.
L’autrice
Rebecca Hall est avocate, historienne et militante. Elle a enseigné à l’université de Santa Cruz, à Berkeley Law, au département d’histoire de Berkeley et en tant que professeur de droit invité à l’université de l’Utah. Elle travaille sur l’histoire de la race, du genre, du droit et de la résistance. Elle a également écrit des articles sur la justice climatique et la théorie féministe intersectionnelle.
L’illustrateur
Hugo Martínez est un dessinateur de bande dessinée indépendant qui s’attache à dépeindre des récits de lutte, d’identité et de résilience. Il vit à la Nouvelle-Orléans.
Le titre
Titre original : Wake*. The Hidden History of Women-Led Slave Revolts
* Wake est un terme polysémique.
Wake désigne le sillage, la trace d’un passage.
À la surface de l’eau, au sens propre.
Ou bien, au sens figuré, la trace métaphorique d’un passage.
Être, marcher, vivre dans le sillage.
Wake est aussi la veillée, et notamment la veillée funèbre.
© Rebecca Hall and Hugo Martínez, 2021.
© Éditions Cambourakis, 2022, pour la traduction française.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Sika Fakambi
Couverture couleur – Intérieur noir & blanc
208 pages / 170 x 240 mm
22 euros
So Sweet Planet, un site et un podcast indépendants !
Merci de soutenir mon travail sur Patreon
Retrouvez Le Podcast de So Sweet Planet sur
et sur toutes les applis de podcasts