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Le brésilien Chico Cesar : résistance artistique, musiques, amour, panafricanisme…

Publié le 26 septembre 2022

Interview. C’est une personnalité fascinante et attachante, sa voix d’or se glisse comme une onde d’amour dans le chaos du monde… et ça fait du bien ! Dans cet épisode de So Sweet Planet avec Chico Cesar, nous parlons de son parcours, de ses racines, des rencontres importantes et bien sûr de Vestido de Amor,  son dixième album studio !

 

 

Présentation par Zamora Label (producteur)

« Originaire du Nordeste brésilien, Chico César, né en 1964, est un musicien multiple, chantre de l’universalité qui fait siens tous les rythmes du monde. Ancien journaliste, auteur de plusieurs recueils de poésie, il cisèle des textes qui mettent son talent au service d’un engagement pour la culture (il en fut le secrétaire de son état natal, la Paraíba pendant plusieurs années), l’environnement, les minorités opprimées, les Indiens et les Noirs, victimes d’un racisme qui a subi lui-même. »

 

Chico Cesar – Photo : © Ana Lefaux

 

 « Vestido de Amor,  le dixième album studio du Bresilien Chico Cesar, creuse le sujet du panafricanisme, cette fois du point de vue de la diaspora. Le chanteur, auteur, compositeur né a Catole do Rocha, dans la zone désertique de l’Etat du Paraiba, a invité deux grandes personnalités de la musique africaine a enrichir Vestido de Amor : Salif Keita et Ray Lema. Bien plus que des featurings, ces collaborations scellent un changement de paradigme.

Le peuple noir est large, un et indivisible. 

Longtemps, l’Amerique tropicale a cherche a renouer avec ses racines africaines, trop souvent diminuées si ce n’est ignorées. En 1978, Gilberto Gil, Nordestin comme Chico Cesar, publiait l’album Refavela, apres avoir assisté au Festival des arts et cultures noires de Lagos (Festac). 

En 1996, Chico Cesar composait Mama Africa, ode a la femme noire, mère célibataire aux mains caleuses et au grand coeur. En 2022, dans ce village global qui est le notre et ou la question de l’appropriation culturelle se pose avec acuité, il parait évident que l’Afrique a alimente tous les courants culturels, mais qu’a son tour elle s’en est nourrie. « Le panafricanisme aujourd’hui s’est élargi, et, ou qu’elle soit, la diaspora doit être fière de ce qu’elle est, elle doit se donner le droit de se tenir debout en toute occasion »

Par exemple, s’adresser aux autorités locales sans trembler, ni sentir qu’avoir traverse des océans serait une faute. Chico Cesar livre en conséquence un album aux couleurs multiples, du forro nordestin au reggae jamaicain, de la rumba zairoise aux langueurs du calypso, du coco des pêcheurs côtiers aux électricités du rock urbain. Vestido de amor n’en demeure pas moins totalement brésilien.

 

 

Pour tracer la philosophie sous-jacente a ces courants transatlantiques, Chico Cesar s’en réfère au grand compositeur brésilien Pixinguinha (1897-1973). 

En 1922, il y a cent ans donc, le flutiste arrive a Paris, avec son orchestre, Os Oito Batutas. En 1916, ce métis carioca, noir selon les critères brésiliens, a composé l’un des chrorinhos les plus célèbres du pays, Carinhoso. Jusqu’alors la culture brésilienne était incarnée par des Blancs : le poète Mario de Andrade, le compositeur Heitor Villa-Lobos, la peintre Tarsila de Amaral. 

À Paris, l’afro-bresilien Pixinguinha crée l’évènement, joue six mois durant au Sheherazade, rencontre des artistes du monde entier, des Américains, des Caribéens, des Orientaux, des Africains. Ensemble, ils inventent une musique hybride. En rentrant au Brésil, Pixinguinha rapporte le saxophone et la batterie, fait ainsi évoluer le choro, déja issu d’un mélange de polka européenne et de lundu africain. La diaspora se contamine et ne cesse de muer ». 

 

Écouter l’album Vestido de Amor

 

 

Concerts : le 13 octobre à Marseille, Espace Julien, le 14 octobre à Paris au Café de la danse 

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Écouter l’interview de Chico Cesar

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